WALLACE, HIS LINE AND BIRDS OF PARADISE/WALLACE, SA LIGNE ET SES OISEAUX DE PARADIS

I have just finished reading Alfred Russel Wallace's The Malay Archipelago (1869) in which Wallace (1823-1913), the co-discoverer of evolution, recounts his travels in Malaysia and New Guinea, his collecting orang-outangs, birds of paradise, and countless butterflies and insects. It is an easy-to-read book, full of adventures and anecdotes as well as scientific details. Wallace noticed that the fauna of the countries he was travelling through was clearly divided: to the East, Australian species, to the West, South-Asian species - so he concluded that the two areas had evolved separately, due to different geological connections. In effect, some of the islands had been part of a bigger continent, and that's how animals, even birds, reflected this geological past. This is the reason why the line dividing these two zones, which passes between Borneo and Sulawesi, is called the Wallace line.

For more information, see the Wikipedia article on the line : http://en.wikipedia.org/wiki/Wallace_Line


Je viens d'achever la lecture de L'Archipel Malais, d'Alfred Russel Wallace (1869), dans lequel Wallace (1823-1913), co-découvreur de l'évolution, retrace ses voyages en Malaisie et Nouvelle-Guinée, sa façon de collecter les orangs-outans, les oiseaux de paradis, et d'innombrables papillons et insectes. C'est un livre qui se lit facilement, plein d'aventures et d'anecdotes autant que de détails scientifiques. Wallace remarqua que la faune des pays qu'il traversait se divisait clairement: à l'est, des espèces australiennes, à l'ouest, des espèces d'Asie du sud-est - il en conclut que les deux zones avaient évolué séparément, en raison de connexions géologiques différentes. En effet, certaines de îles avaient fait partie d'un plus grand continent existant dans le passé, et c'est pourquoi les animaux, y compris les oiseaux, reflétaient ce passé géologique. C'est pourquoi la ligne de démarcation entre ces espèces, qui passe entre Bornéo et Sulawesi, s'appelle la ligne Wallace.

Pour plus de détails, voir l'article de Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Wallace_Line



But Wallace has also deep moments of reflection in his travels, like the following :

"Thus one of my objects in coming to the far East was accomplished. I had obtained a specimen of the King Bird of Paradise (Paradisea Regia), which had been described by Linnaeus from skins preserved in a mutilated state by natives. I knew how few Europeans had ever beheld the perfect little organism I now gazed upon, and how very imperfectly it was still known in Europe. The emotions excited in the mind of a naturalist who has long desired to see the actual thing which he has hitherto known only by description, drawing, or badly-preserved external covering - especially when that thing is of surpassing rarity and beauty, require the poetic faculty fully to express them. The remote island in which I found myself situated in an almost unvisited sea, far from the tracks of merchant fleets and navies; the wild luxuriant tropical forest, which stretched far away on every side; the rude uncultivated savages who gathered around me, - all had their influence in determining the emotions with which I gazed upon this "thing of beauty"."

We can now gaze upon the living King Bird of Paradise, without having to shoot it. The Cornell lab of ornithology has even got a project about the different species with magnificent videos. Click below:

Cornell Bird of Paradise

Mais Wallace faisait preuve aussi de réflexions profondes dans ses voyages, comme l'atteste le passage suivant (ma traduction) :

"Ainsi un des buts que je m'étais fixé en venant en extrême orient était atteint. J'avais obtenu un spécimen de paradisier royal (Paradisea Regia), qui avait été décrit par Linné à partir de dépouilles conservées dans un état incomplet par les indigènes. Je savais combien peu d'Européens avaient posé les yeux sur ce petit oiseau parfait que je contemplais, et combien il était mal connu en Europe. les émotions suscitées dans l'esprit d'un naturaliste qui a longtemps souhaité voir en chair et en os ce qu'il n'a connu jusque-là que par les descriptions, le dessin ou des peaux en mauvais état - surtout quand ce spécimen est d'une beauté et d'une rareté extrême, exige l'art de la poésie pour s'exprimer à plein. L'île lointaine où je me trouvais, dans une mer quasi inconnue, loin des circuits des navires marchands et des marines; la forêt tropicale luxuriante qui s'étendait de tout côté, les populations sauvages et rudes qui m'entouraient - tout cela influençait les émotions que j'éprouvais en contemplant cet "objet de beauté"."

Nous pouvons aujourd'hui contempler des films qui nous montrent cet oiseau de Paradis, sans qu'on ait à l'abattre. Le laboratoire d'ornithologie de l'Université de Cornell a même un site dédié aux différentes espèces d'oiseaux de Paradis, avec des vidéos superbes. Cliquez ci-dessous pour y entrer: 

Cornell Bird of Paradise

But Wallace didn't just think of Keats and his "a thing of beauty is a joy for ever". He went on in a more pessimistic mood:

"I thought of the long ages of the past during which the successive generations of this little creature had run their course - year by year being born, and living and dying amid these dark and gloomy woods, with no intelligent eye to gaze upon their loveliness; to all appearance such a wanton waste of beauty. It seemed sad, that on the one hand such exquisite creatures should live out their lives and exhibit their charms only in these wild inhospitable regions, doomed for ages yet to come to hopeless barbarism; while on the other hand, shoudl civilized man ever reach these distant lands, and bring moral, intellectual, and physical light into the recesses of these virgin forests, we may be sure that he will so disturb the nicely-balanced relations of organic and inorganic nature as to cause the disappearance and finally the extinction, of these very beings whose wonderful structure and beauty he alone is fitted to appreciate and enjoy."

This paradox he underlines, also tinged with nineteenth-century racism has not, yet, been achieved. There are still Birds of Paradise, and I'm sure Wallace would be happy to know that 100 or so years after his death. It is also interesting to notice his view of the ecology of the natural system.

Mais Wallace ne pensait pas seulement à citer Keats et son "objet de beauté qui est une joie pour toujours". Il continue sur un ton plus pessimiste:

"Je pensai aux longs siècles du passé durant lesquels les générations successives de ce petit oiseau avaient vécu - année après années, elles étaient nées, avaient vécu, étaient mortes dans ces bois profonds et lugubres, où aucun oeil intelligent n'avait pu se réjouir de leur beauté; apparemment, un tel gâchis de beauté. Cela me semblait triste que d'une part de tels oiseaux si magnifiques aient pu vivre et montrer leurs séductions seulement dans ces régions sauvages et inhospitalières, condamnées à stagner dans la barbarie pour des années encore; et d'autre part de se dire que si l'homme civilisé venait dans ces contrées lointaines et apportait ses lumières physiques, intellectuelles et morales au coeur de ces forêts vierges, nous pouvons être certains qu'il mettra tellement en danger l'équilibre si subtil des relations entre les organismes et le milieu qu'il causera la disparition et l'extinction complètes de ces êtres mêmes dont il est seul à pouvoir apprécier et aimer la structure et la beauté merveilleuse."

La paradoxe qu'il souligne, également teinté de racisme très dix-neuvième siècle, ne s'est pas, encore, accompli. Il y a toujours des oiseaux de Paradis, et et je suis sûre que Wallace s'en réjouirait, 100 ans et quelques après sa mort. Il est intéressant de constater aussi sa vision de l'écologie des systèmes naturels.

However, the main conclusion he draws from all this is paramount in terms of science versus religion :

"This consideration must surely tell us that all living things were NOT made for man."

Cependant, la conclusion générale qu'il tire de tout ceci est cruciale en termes de science par rapport à la religion :

"Cette réflexion doit sans doute possible nous indiquer que tous les êtres vivants n'ont PAS été créés pour l'homme."


HOTTEST YEAR ON RECORD/L'ANNEE LA PLUS CHAUDE JAMAIS ENREGISTREE

2014 was the hottest year on record, and the ten hottest years since records began in 1880 have all been since 1998. So, we are living through an unprecedented era of global warming, no doubt linked to human activity. Whatever the reason, click below for a great animation that gives you an image of the climate through a moving chart, since 1880 - excellent stuff by the news agency Bloomberg!

 animation

2014 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, et les dix années les plus chaudes depuis le début des relevés météorologiques en 1880, ont toutes eu lieu depuis 1998. Donc, nous sommes en train de vivre un événement sans précédent de réchauffement climatique planétaire, dû sans aucun doute aux activités humaines. Quelle qu'en soit la raison, cliquez sur le lien ci-dessus pour voir une animation magnifique, qui donne une image du climat grâce à un diagramme mobile, depuis 1880 - excellent travail par l'agence d'information Bloomberg!

ZUMBO

I listened yesterday to a piece on France Culture entitled "les regardeurs", a programme in which artists and/or art historians, gallery curators, etc...discuss works of art - in this case, a wax scene by the 17th century Sicilian artist Gaetano Giulio Zumbo (1656-1701), famous for his anatomical models and gruesome scenes of death or decomposing corpses in churchyards Here is a picture of the piece discusssed in the programme : "the plague"


And here is the link to the programme itself:

Les regardeurs on Zumbo

Browsing the net for more information this morning, I have found out (apart from the fact that Zumbo is also the name of a famous Australian patissier) that Zumbo inspired a kind of detective novel by Rupert Thomson called Secrecy. The world of wax anatomy has its fans, and I have added to the left of the screen a very knowledgeable site entitled Morbid Anatomy, run by Joanna Ebenstein, a graphic designer from New York. It's full of fascinating stuff, including articles on Zumbo, but also on other great anatomists and wax artists of the past. She has also a morbid anatomy museum and library in Brooklyn, which straddle history of medicine and the bizarre.


J'ai écouté hier une émission à France Culture intitulé "les regardeurs", un programme qui réunit des artistes et/ou historiens d'art, conservateurs de musée, etc, autour d'une oeuvre d'art - hier, il s'agissait d'une scène en cire d'un artiste du dix-septième siècle, originaire de Sicile, Gaetano Giulio Zumbo (1656-1701), célèbre pour ses modèles anatomiques et ses sinistres descriptions de scènes de mort ou de décomposition de cadavres dans des cimetières. Regardez ci-dessus l'oeuvre débattue durant le programme : "la peste."

Et voici le lien pour réécouter l'émission :

Les regardeurs sur Zumbo

Cherchant plus d'informations ce matin sur le net, j'ai découvert (à part que Zumbo est aussi le nom d'un pâtissier australien célèbre) que Zumbo avait inspiré une espèce de roman policier par Rupert Thomson intitulé Secrecy. Le monde de l'anatomie de cire a ses fans, et je viens d'ajouter à la liste des liens à gauche celui du site Morbid Anatomy, tenu par Joanna Ebenstein, une graphiste de New York. Ce site est plein de choses fascinantes, y compris sur Zumbo, mais aussi sur d'autres grands anatomistes et artistes de cire du passé. Joanna Ebenstein a aussi un musée et une bibliothèque dédiés à l'anatomie morbide à Brooklyn, qui font le lien entre l'histoire de la médecine et la fascination pour le bizarre.