NINETEENTH-CENTURY ILLUSTRATORS AND PUBLISHERS/ILLUSTRATEURS ET EDITEURS AU DIX-NEUVIEME SIECLE

The two talks we heard yesterday had many common points. First of all, Daniel Raichvarg, whose subject was scientific books for children, as well as Norbert Verdier, who focused on mathematical journals, insisted on the complex networks of authors and illustrators around these books. Jean Macé, Jean-Louis de Lanessan, Camille Flammarion, the major writers who were also responsible for the introduction of science into primary school curriculum, used the services of illustrators who exercised their talents as much in the popular press as in scientific books, such as Emile-Antoine Bayard, Léon Benett, Edouard Riou. For mathematics, Norbert Verdier focused on a few mathematical journals that replaced the correspondances between scientists and the reports of scientific academies as the main channel to communicate new findings. Again, there, he found a circle of collaborating scholars and engravers, specialising in mathematical figures. Mathematical symbols, geometrical figures and charts called for special abilities to be reproduced accurately. In this case, the same engravers were employed, and one publisher had almost a monopoly in France : Bachelier.
The second point that connected the talks was about the types of illustrations produced. If illustrations were generally supposed to be a great part of the attraction of popular science children's books, they were very much connected to athe favoured style of narrative: the little moralising story intended to influence the readers' behaviour. Most popular books on science aimed at developing the child's interest for concrete science, in order to convince him/her of the necessity to work hard, and always ended on a moral note. Daniel Raichvarg also pointed to the legacy of the plates from the Encyclopédie as templates for design. On the other hand, in the case of mathematical journals, the audience was totally different, and the number of illustrations was in fact reduced, which suggests that when the audience becomes more specialised, the need for images decreases. Norbert Verdier even quoted notes in which the readers were invited to draw the figures themselves.
Finally, both of them invited new research in their respective domains, concentrating on unanswered questions about the practice of engravers, typographers, translators, teachers...These people Norbert Verdier called "the invisible" or the unseen, were very much at the heart of the diffusion of mathematical knowledge, and the same can be said of countless unacknowledged popularisers of science in the nineteenth century.

Les deux interventions que nous avons écoutées hier avaient plusieurs points communs. En premier, Daniel Raichvarg, qui nous a parlé des livres scientifiques pour enfants, aussi bien que Norbert Verdier, qui s'est concentré sur les journaux mathématiques, ont insisté sur les réseaux complexes d'auteurs et d'illustrateurs de ces ouvrages. Jean Macé, Jean-Louis de Lanessan, Camille Flammarion, les principaux auteurs qui furent aussi à l'origine de l'introduction des sciences dans les programmes de l'école primaire, employèrent des illustrateurs qui exercèrent leurs talents aussi bien dans la presse populaire que dans les ouvrages scientifiques, comme Emile-Antoine Bayard, Léon Benett, Edouard Riou. Dans le cas des mathématiques, Norbert Verdier a surtout travaillé sur un petit nombre de journaux mathématiques qui remplacèrent, pour faire connaître les travaux récents, les correspondances entre savants et les comptes rendus des académies des sciences. Là aussi, il a trouvé un cercle de collaborateurs, chercheurs, et graveurs, spécialisés dans les figures mathématiques. Les symboles mathématiques, les dessins géométriques, et les tableaux exigeaient des compétences particulières pour permettre des reproductions fidèles. Dans ce cas, les mêmes graveurs étaient utilisés, et un éditeur avait presque le monopole de l'édition mathématique en France: Bachelier.
Le deuxième point de rencontre entre les deux interventions concernaient les illustrations en elles-mêmes. Si on pensait en général que les illustrations constituaient une part importante de l'attrait des livres scientifiques pour enfants, elles étaient en étroit rapport avec le type de narration privilégiée, c'est-à-dire l'historiette moralisante destinée à influencer les comportements de l'enfant. La plupart des livres scientifiques pour enfants se devaient de développer l'intérêt concret des sciences pour l'enfant, pour le convaincre de la nécessité de travailler dur, et aboutissaient donc à un discours moralisateur. Daniel Raichvarg mit aussi en avant les planches de l'Encyclopédie qui furent longtemps un modèle pour les graveurs. Inversement, dans le cas des journaux mathématiques, le public était totalement différent, et le nombre d'illustrations en fait assez réduit, ce qui laisse à penser qu'au fur et à mesure que le lectorat se spécialise, le besoin d'illustrations décroît. Norbert Verdier cita même des notes de journaux dans lesquelles les lecteurs eux-mêmes étaient invités à dessiner les figures. 
Enfin, tous deux invitèrent à continuer les recherches dans leurs domaines respectifs, en se concentrant sur des questions encore sans réponse à propos de la pratique des graveurs, typographes, traducteurs, enseignants...Ceux que Norbert Verdier nomment "les invisibles" furent au coeur même de la diffusion du savoir mathématique, et on peut en dire autant des innombrables vulgarisateurs des sciences au dix-neuvième siècle.

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